Jours 146 à 151 : Quelques jours à vélo au coeur de la jungle des montagnes laotiennes

Cette semaine, nous traversons la jungle montagneuse du Nord Laos, à travers des parcs naturels et sur une petite route qui doit nous conduire jusqu’à une première étape où nous passerons quelques jours : Vieng Thong, un gros village de montagne, camp de base pour des excursions dans la forêt profonde. Mais pour cela, nous devons franchir sous un ciel gris quelques cols et surtout affronter un dénivelé inédit pour nos pauvres petits cuissots !

 

Jour 146, vendredi 7 décembre, 35km et 963m de dénivelé : « A la verticale dans la jungle, jusqu’aux cascades de Saleuy »

Aujourd’hui est, en matière de distance, une des plus petites journées que nous ayons faites depuis le début de notre voyage : 35 malheureux petits kilomètres, pas même la moitié de ce que nous faisons habituellement, pas même une demi-journée de vélo… Et pourtant, l’étape s’annonce rude, avec un dénivelé de presque 1000 mètres sur une petite route au goudron plus qu’incertain. Déjà que quand nous faisons 1000 mètres en 80 kilomètres nous considérerons que nous avons fait une bonne journée, les voilà ramassés en une trentaine de kilomètres qui nous promettent une bonne dépense d’énergie. Heureusement, mes problèmes de tendinite aux genoux sont derrière nous et, grâce aux étirements et à quelques massages de Victor, j’évite désormais toute douleur (et merci à tout ceux qui s’en sont inquiétés, c’est adorable).

Chance ou malchance, le soleil n’est plus de la partie : l’habituelle couverture nuageuse du début de journée ne se lève pas, et nous laisse évoluer dans un paysage gris. Pour faire beaucoup de dénivelé, c’est mieux de ne pas être sous un cagnard qui nous fait courir le risque de l’insolation, mais pour profiter des paysages, c’est quand même plus agréable un petit rayon de soleil !

Après un solide petit déjeuner de salade de fruits et de beignets bien gourmands du marché, nous voilà donc en partance pour la jungle, alors que Fernando, notre compagnon cycliste mexicain, émerge juste et prend son temps pour partir en direction du Sud. Décidément, nous avons trouvé encore moins matinal que nous !

Comme prévu, la route nous propose dès le début de sérieuses montées et au fur et à mesure que nous grimpons, la montagne se dépeuple ; les villages deviennent tout petits et plus espacés, les enfants ont peur de nous et il n’y a plus beaucoup de commerces. Enfin si, mais pas de ceux qui donnent forcément envie… Des villageois vendent parfois sur le bas-côté le fruit de leur chasse dans la jungle : rats, écureuils, chauves-souris, ou d’étranges pigeons multicolores. C’est dommage pour nous, car encore une fois nous n’avons pas été bien prévoyants pour la nourriture et nos réserves sont minces pour envisager bivouaquer. Nous aurions dû profiter du marché de Sam Neua, mais nous étions obnubilés par les beignets ! Il faut dire aussi que les commerçants laotiens ne vendant les fruits et légumes qu’au kilo, nous étions un peu réticents à faire des achats encombrants en prévision du dénivelé…

De nombreux panneaux le long des routes mettent en garde contre les feux de forêt, interdisent de jeter des déchets sur la route, ou même d’y pique-niquer…

Même si la journée est courte, ça ne l’empêche pas d’être dure. Personnellement, je me surprends à avoir continuellement le nez sur mon compteur pour voir évoluer le dénivelé et le kilométrage, et ce dernier semble prendre un malin plaisir à changer son affichage le plus lentement possible. Je le soupçonne même de bloquer parfois, alors que c’est en fait simplement nous qui sommes figés à une allure désespérante ; notre moyenne a chuté à moins de 10km heure !

Un pont avec des trous dedans, histoire d’ajouter un peu de suspens à la traversée

Notre trentaine de kilomètres de la journée a pour but de nous mener à la seule et unique guesthouse (petite auberge) des environs, située près de la cascade de Saleuy (ou Saloei, tous les villages ayant ici plusieurs noms et orthographes). Le site est relativement aménagé, et ne compte pas moins de trois restaurants, ce qui nous fait dire qu’il doit être un lieu plutôt fréquenté, et on imagine bien les laotiens venir y pique-niquer le weekend. Par contre, nous espérons pour eux qu’ils ne sont pas trop nombreux à y dormir, parce que la guesthouse n’est en fait pas une guesthouse mais plutôt une sorte de taudis en bambous séparé en quatre chambres elles-mêmes constituées du minimum syndical. Quatre murs, dont un se délite, un matelas posé au sol et… Et c’est tout ! La nuitée n’est pas chère en vérité, mais on peut toujours chipoter et trouver le tarif exorbitant pour la prestation.

Nous hésitons un peu à rebrousser chemin pour aller camper dans un petit spot de bivouac que nous avons repéré un peu plus tôt mais nous ne nous sentons pas la motivation de redescendre une des montées chèrement vaincues à la force du mollet, pour la gravir à nouveau le lendemain. De plus, fatigués, nous accumulons les arguments en faveur du taudis : la proximité avec le restaurant nous évitera de faire la cuisine et de puiser dans nos faibles réserves, et le temps semble à la pluie, nous nous économiserons toujours une tente détrempée.

Allez, on tope avec la tenancière et après avoir été voir la cascade sans immense intérêt de Saloei, nous allons au restaurant manger quelque chose. Pas de chance, la cuisine est aussi froide et antipathique que sa cuisinière. Et la salade de papaye verte ultra-pimentée, spécialité laotienne, finit de désintégrer nos papilles. Allez, on va se coucher. Pas de chance à nouveau, c’est vendredi soir, et vendredi soir, c’est karaoké avec des gens venus de tous les villages alentours. Voilà la musique qui se met à pulser à fond les sonos, tandis qu’une horde de petits Assurancetourix se succède au micro. A la fin et alors qu’on parvient à peine à s’endormir, il y en a même un qui confond notre chambre avec celle de sa copine et tambourine à notre porte en criant jusqu’à ce qu’on vienne lui ouvrir. Je le hais un peu mais j’adore son air surpris quand je lui ouvre la porte (les occidentaux sont ici aussi nombreux que les bons chanteurs) et son petit « hello ! » en guise de « oui, oui en fait je vous réveille en pleine nuit pour vous saluer ».

Soucieux de préserver tout autant nos oreilles que notre sommeil, nous prenons la décision d’éviter les karaokés à l’avenir, trop c’est trop!

Jour 147, samedi 8 décembre, 66 kilomètres et 1353m de dénivelé : « promenons sous la pluie tant que le tigre n’y est pas »

Nous constatons au petit matin une fois sorti de notre taudis en bambous qu’il n’a pas plu de la nuit malgré tous les efforts des chanteurs de la veille : c’était bien la peine de préférer la guesthouse toute pourrie au bivouac ! A peine avons-nous formulé cette pensée en prenant notre frugal petit déjeuner au milieu d’une basse-cour que la météo, soucieuse de nous complaire, lâche sa pluie sur nos petites têtes.

Nous voilà donc qui prenons la route, vêtus de nos plus beaux k-way, pour grimper encore un peu plus dans cette belle montagne à l’exubérante forêt verte, pour une étape de près de 1400m de dénivelé pour moins de soixante-dix kilomètres. Conséquence de ce ratio défavorable kilomètres/dénivelé: les montées commencent à peine nos fesses posées sur les selles, et se maintiendront toute la journée. Rapidement, à cause de l’effort à fournir, nous étouffons sous nos k-way, qui deviennent aussi mouillés à l’intérieur qu’à l’extérieur : on a connu plus agréable.

Les villages dans lesquels nous passons sont différents de ceux que nous avions vus jusque-là : ils sont plus petits, en bois, et non exclusivement tournés vers la route. A cause de la pluie, ils ont l’air désertés et un peu tristes puisque chacun s’abrite chez soi.

Une accalmie de la pluie nous permet une rapide et frugale pause déjeuner – puisqu’il ne nous reste plus que quelques tomates, œufs durs et christophines -, puis nous montons encore d’affreuses pentes qui mettent nos corps à rude épreuve.

Malgré notre impression de faire du sur-place, nos efforts sont enfin payants. Après le col, nous voilà sur une route des crêtes. Les paysages y sont plutôt sympathiques, tout comme les villages d’altitude, décorés avec des restes d’obus et de bombes datant de la guerre États-Unis/Vietnam et au folklore singulier. Il semble que ce soit aujourd’hui jour de fête : est-ce que parce que nous sommes samedi ou parce que c’est la période du nouvel an Hmong ? Toujours est-il qu’à l’occasion les jeunes, et notamment les filles, ont enfilé leurs magnifiques habits traditionnels en tissages multicolores. Les filles les plus âgées, 14 ans peut-être, sont juchées sur des talons et maquillées d’une poudre blanche, tandis que les garçons du même âge portent des vestons agrémentés de multiples pièces de monnaie brillantes.

Après ce sympathique interlude, nous avons droit à une dernière montée des plus éprouvantes, avec une pente à plus de 10% sur trois kilomètres, qui nous oblige à de nombreux arrêts et qui pose même problème aux rares bus qui nous dépassent. C’est si pentu que quand le pourcentage de la côte redescend à moins de 10%, nous avons l’agréable sensation d’être à nouveau sur du plat.

La pluie a recommencé et l’étape nous paraît interminable jusqu’au Graal : le col, auquel nous arrivons dans un état second. S’ensuit une demi-heure de bonheur durant laquelle nous redescendons de l’autre côté tout ce que nous avons patiemment grimpé. Cependant, la route glissante et les nids de poule nous imposent de rester à une allure raisonnable, si bien que nous ne pouvons pas redresser notre ridicule moyenne de vitesse. A la place, nous grelottons, nos petites mains gelées serrées sur les freins ; pour peu, on ressortirait les gants ! La route est parsemée de glissements de terrains, parfois pas entièrement déblayés, ce qui ne donne pas très envie de se trouver dans le coin en saison des pluies, mais nous permet de mettre en perspective le mauvais temps d’aujourd’hui : pour les habitants de la région, cela doit être considéré comme une petite bruine!

Chose curieuse, sans doute due aux intempéries, la route n’est pas plane dans sa largeur… Nous nous en rendons compte quand, sans raison apparente, nos roues arrières glissent et chassent vers le précipice ; la sensation est bizarre, mais heureusement, nous évitons la chute !

Bref, même si nous sommes en train de grignoter sérieusement nos patins de frein tout neufs posés à Vieng Xai, le moral est bon. Nous avons réussi une belle grimpette, et sans poser le pied à terre, s’il vous plait ! Désormais, il ne reste que de la descente et ce soir, nous dormirons au chaud et au sec car à Sonkhoua où nous nous rendons, il n’y a pas une, ni deux guesthouses, mais trois ! Autant dire que nous aurons l’embarras du choix et la possibilité d’échapper à un nouveau taudis.

Nous voilà donc en direction de Sonkhoua quand nous rencontrons quelque chose d’inhabituel : un embranchement. Nous réalisons alors que cela fait deux jours que nous suivons la seule et unique route de la région : c’est quand même pratique pour ne pas se perdre. Après l’embranchement puis une nouvelle descente et un pont qui enjambe la Nam Neum, nous voilà devant une très humble guesthouse, tenue par une charmante petite dame qui nous propose une chambre minuscule mais confortable. Après une petite douche froide au seau quand même fort efficace, elle nous cuisine quelques petits plats que nous mangeons avec les deux autres clients de l’hôtel, un guide laotien et son chauffeur.

 Ils sont en train d’attendre un groupe de touristes canadiens grisonnants partis pour un « safari nocturne », l’activité phare du coin, qui se situe entre deux parcs naturels. Il s’agit de partir en excursion dans la jungle la nuit sur la rivière grâce à une pirogue, dans l’espoir d’apercevoir des ours, des cerfs, voire un des derniers tigres de la région. On peut aussi randonner dans la forêt et dormir dans des nids suspendus au niveau de la canopée. Nous étions tout à fait emballés par l’idée de faire un éco-trek très classe de ce genre mais nous avons rapidement été refroidis par les prix  pratiqués : il faut en effet compter la petite somme de 200 euros pour à peine 24h de trek ! Tant pis pour les tigres, nous n’en verrons donc pas, à moins que l’un d’eux ne nous saute dessus alors que nous passons à vélo !

Nous mangeons donc avec ce sympathique guide qui nous apprend enfin à manger correctement le sticky rice : ça ne sert à rien d’essayer de le prendre avec des baguettes ou une cuillère comme des couillons, mais il faut en faire une boule avec les doigts et le tremper dans la sauce. Nous partageons nos plats avec nos voisins de table : une bonne soupe de poisson de la rivière qui coule en contrebas pour nous et pour eux, un ragoût d’un rongeur non identifié de la forêt, affreusement pimenté pour nos petits palais sensibles.

Après le repas, nous regardons un peu l’émission de TV thaïlandaise Ninja Warrior avec notre aubergiste et ses enfants, puis nous nous couchons sans demander notre reste, et nous aurions dormi comme des petits loirs si Victor ne s’était pas réveillé en pleine nuit persuadé de subir une attaque de punaises de lit.

Jour 148, dimanche 9 décembre, 52km et 1275m de dénivelé : « de plus en plus haut dans la montagne jusqu’à la petite ville de Vieng Thong »

Hormis l’épisode de la chasse aux punaises de lit qui se sont révélées inexistantes, nous avons plutôt bien dormi dans notre petite auberge familiale, bercés par le son de la pluie, qui est tombée absolument toute la nuit. Comme elle persiste aussi de bon matin, nous prenons tout notre temps pour nous réveiller, petit déjeuner et partir. Nous en profitons même pour cuisiner notre repas du midi en prévision de notre pique-nique, sous les regards amusés de l’aubergiste et du guide, qui s’étonnent de notre réchaud à essence et de notre petit kit de dinette.

A 10h30, il pleuviote mais nous sommes prêts à partir avec un joli programme : 54 kilomètres seulement mais encore 1400 mètres de dénivelé, ainsi que notre col le plus haut du voyage. Partant de 600 mètres d’altitude, nous devons en effet passer un col à 1600 mètres, ce qui promet encore une joyeuse journée, surtout avec la fatigue accumulée des jours derniers. Mais le guide, qui connait bien la région, nous rassure en nous annonçant une journée easy (facile).

Et c’est vrai que les premiers kilomètres de notre étape s’effectuent sur une pente douce plutôt agréable, avant de rentrer dans le vif du sujet, une montée de trente kilomètres. Et là nous nous interrogeons un peu sur le choix des mots du guide et sa tendance à l’euphémisme, et espérons pour ses clients qu’il ne leur dit pas « kitten » (chaton) quand ils croisent un tigre. A force d’une progression lente, à 8km/h de moyenne, nous montons tant bien que mal et découvrons au fur et à mesure à la fois les difficultés de la route et de sublimes paysages montagneux.

Nos rencontres sur la route en dehors des villages sont parfois étranges : de petits garçons équipés d’une brouette se cachent dans les fourrés en nous voyant arriver puis sortent en riant après notre passage, des femmes assises en groupe sur la route s’éloignent sur le bas-côté en nous voyant arriver, alors qu’elles ne bronchent pas quand c’est un camion qui passe et les frôle. Nous avons l’impression qu’elles agissent comme si elles avaient peur de nous, ce qui ne les empêche pas de me proposer, mi autoritaires mi amusées, de me joindre à la récolte des courges. Mais en observant leur travail, qui consiste à descendre des petits chemins à pics au fond d’une gorge pour remonter d’énormes citrouilles, je révise rapidement mon opinion précédente pour finalement trouver notre balade à vélo easy.

Pour notre pause du midi, c’est à notre tour de nous dissimuler dans les fourrés, pour nous reposer et déguster notre repas, une petite salade de style bo-bun cuisinée avec les ingrédients du coin : des nouilles de riz, des cacahuètes et une sorte de salade qu’on pense être des feuilles de moutarde asiatique. C’est tout ce qu’on trouve en verdure dans le coin et ce n’est pas trop mauvais, à condition de les faire cuire, car sinon, elles ont un goût très fort et elles piquent.

Après de longues et lentes heures, nous voilà enfin au col, à 1600 mètres, bien fatigués mais plutôt fiers de nous. Malheureusement ne pouvons pas nous récompenser de l’effort grâce à la vue, car le paysage est bouché par une épaisse brume. Nous devinons cependant une terre pelée, déforestée, de laquelle ne surgissent que des arbres morts et des bananiers ; pour peu on pourrait croire que le col est hanté !

Dans l’ensemble, l’ambiance de notre voyage dans la jungle est des plus mystérieuses, avec ses épaisses forêts, leurs hauts arbres et leurs lianes, les différentes nuances de verts à perte de vue, et même l’invisible et lointaine présence des tigres, terribles mais magnifiques prédateurs…

Nous ne nous attardons pas au col car il y fait bien froid : mine de rien, le thermomètre a dégringolé à 15 degrés et nous grelottons dans nos vêtements mouillés. Nous nous équipons donc comme en hiver pour la descente et ses courants d’air, et découvrons dès le début les magnifiques paysages de l’autre côté du col. Nos doigts frigorifiés serrés sur nos freins pour éviter de prendre de la vitesse et de s’étaler à cause d’un nid de poule, nous redescendons doucement vers notre étape du soir, la tranquille petite ville de Vieng Thong.

Nous y arrivons en fin de journée, épuisés mais ravis de pouvoir faire une pause, et surtout d’avoir une chambre confortable avec de l’eau chaude. De l’eau chaude ! Malgré le peu d’attrait de la ville en elle-même, camp de base pour des excursions dans la jungle, nous décidons de nous y arrêter quelques jours pour recharger nos batteries.

Après tout rien ne presse, nous avons tout notre temps pour arriver à Luang Prabang et retrouver les parents de Victor après Noël. C’est d’autant plus vrai que nos demandes pour faire un workaway (c’est-à-dire ici pour travailler bénévolement dans une exploitation agricole tout en étant logés et nourris) dans les environs de Luang Prabang n’ont pas eu de réponses.

Et oh joie, nous ne sommes plus très loin de Luang Prabang! (310km)

Jours 149 à 151 : une pause s’impose à Vieng Thong

Durant nos trois jours de pause à Vieng Thong, nous ne faisons pas grand-chose à part nous reposer, alimenter le blog, ou nous balader un peu quand par bonheur il ne pleut pas. Tandis que j’écris beaucoup pour rattraper notre retard, « monopolisant » un peu l’ordinateur aux dires de certaines mauvaises langues de notre binôme, Victor se lance dans la fabrication d’une pâte à tartiner maison Ovomaltine/lait concentré avec les moyens du bord. Avec le recul ça ne paraît pas très appétissant, mais à ce moment là c’est pour nous un vrai petit délice qui nous apporte du sucre et égaille nos petits déjeuners et goûters, qui tournent dernièrement exclusivement autour des bananes, des œufs et des gâteaux secs… Il n’y a pas à dire, ça n’est pas dans la jungle qu’on mange bien. C’est même un peu la dèche : il n’y a presque pas de fruits ni de légumes, et même la carte des restaurants de Vieng Thong se résume le plus souvent à du riz, des nouilles, ou de la soupe de nouilles, toujours accompagnées de la même sorte de salade cuite vert foncé au goût piquant (et en plus les prix sont assez élevés).

Si la ville de Vieng Thong ne brille pas particulièrement par son charme, la campagne alentour est vraiment jolie, tout en étant aussi très tranquille, propice aux randonnées.

Notre petite balade vers une soi-disant chute d’eau qui s’avère plutôt être une sorte de barrage, égaye un peu notre journée, et la marche à pied nous offre l’occasion d’un sympathique quoique perturbant changement de rythme de déplacement. A pied, nous avons plus le temps d’admirer les paysages et de bavarder entre nous, ce qui est très agréable, mais en même temps nous avons l’impression de représenter une présence plus intrusive dans les villages, du fait de leur configuration où espaces publics et privés sont intriqués. A vélo nous passons rapidement sans faire de bruits ou peser sur le quotidien des gens, alors qu’à pied nous prolongeons le temps de notre présence et nous avons l’impression d’empiéter un peu sur l’intimité des gens. Ceux-ci sont pourtant à Vieng Thong très accueillants, surtout les enfants que nous croisons près d’une école, et qui en profitent pour tester un peu les quelques mots d’anglais qu’ils connaissent.

Le petit pont de bambou qui plie et grince sous les pieds
La « cascade »

Nos projets de balade en forêt et de baignade dans les sources d’eau chaude du lendemain sont contrariés par une pluie dense qui tombe sur notre dernier jour de pause, et nous comprenons qu’il est temps de repartir. Nous nous préparons donc à pédaler en direction de l’Ouest, vers la petite ville de Nong Khiaw dans un premier temps, située à la sortie de la jungle montagneuse que nous traversons. Après cette étape, forte en dénivelé mais que nous espérons plus ensoleillée, nous prendrons la route de la grande ville de Luang Prabang.

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