Jours 279 à 286 : De la West Coast au Parc National d’Abel Tasman, voyage à travers les terres néo-zélandaises

Cette semaine, nous quittons la petite ville de Greymouth et la West Coast pour nous enfoncer dans les terres, et remonter vers le Nord de l’île et le parc national d’Abel Tasman. Sous un ciel relativement mitigé, nous nous lançons donc à la découverte d’une nouvelle partie de la Nouvelle-Zélande, peut-être moins connue ou spectaculaire, mais qui s’annonce tout aussi intéressante que bien pentue.

Jour 279 à 280 : Petite pause (pas si) tranquille à Greymouth

Voilà une vingtaine de jours que nous avons quitté notre ville de départ, Queenstown, et nous avons déjà bien progressé vers le Nord, puisque nous voilà à Greymouth, « centre urbain de la côte Ouest » avec ses 10 000 habitants. Au début du XXème siècle, Greymouth a connu un « âge d’or » dans tous les sens du terme, avec la multiplication des mines, mais elle est aujourd’hui une petite ville très paisible, voire un peu terne, où nous décidons de faire une pause pour laisser passer un épisode de pluies.

Les plages (vides) de Greymouth

Malheureusement, nous avons oublié un petit détail du calendrier : nous sommes en plein dans les vacances de Pâques, ce qui veut dire, beaucoup de monde dans le camping, et surtout, des enfants partout. Et les petits kiwis sont un peu comme tous les autres enfants du monde (enfin, comme tous les petits occidentaux, plutôt), ils n’aiment pas quand il pleut sur leurs vacances, et ont bien du mal à s’occuper…

Nous tentons donc de garder notre calme au milieu des cris, des pleurs et des chouinements, pour mener à bien nos activités des jours de pause : blog, lessive, tourisme et bons repas roboratifs… Mais ça n’est pas toujours évident !

Jour 281, dimanche 21 avril, 56km et 504m de dénivelé : Journée pluvieuse jusqu’à Ikamatua, ou le Far West kiwi

Aujourd’hui, nous quittons enfin le camping un peu beauf – et ses gosses insupportables – de Greymouth, pour reprendre notre progression à vélo. Et nous avons aussi décidé, après moult réflexions, de quitter la West Coast et de passer par l’intérieur des terres. Nous pensions tout d’abord nous rendre à Westport, dernière ville du au nord de la Côte Ouest, mais nous avons eu des informations selon lesquelles la route (Westport/Murchison) est étroite, empruntée et dénivelée, est  dangereuse pour les cyclistes. La route des terres avec ses nombreux petits chemins alternatifs, nous paraît plus tranquille en cette période de vacances scolaires, et nous offrira d’autres horizons.

Notre nouvel itinéraire (que nous ne suivrons pas à la lettre) sur l’île du Sud

C’est donc un peu à regret que nous quittons la magnifique West Coast pour nous enfoncer dans les terres, mais ce n’est qu’un au revoir. Est-ce pour cette raison que nous mettons un temps infini à nous préparer ce matin ? Peut-être, mais c’est surtout parce que nous nous sommes beaucoup étalés durant ces deux jours et demi de pause, et aussi parce que nous avons fait tellement de courses qu’il est impossible de les ranger toutes dans nos sacoches. Après moult négociations et pas mal de tassages, nous pouvons enfin commencer notre journée mais… Il est déjà midi !

Qu’à cela ne tienne nous prenons la route et tout se passe plutôt bien, malgré un dénivelé tout en faux plat assez désagréable et une circulation un peu trop importante à notre goût. Le port du gilet de sécurité devient obligatoire, et même avec ça, il n’est pas très agréable de se faire doubler par de gros 4X4 pressés.

Une heure à peine après être partis, nous faisons déjà un arrêt pique-nique et tourisme, car nous avons atteint le site de l’ancienne mine de charbon de Bulders. Les ruines de la mine et du chemin de fer ont été préservés, il y a une expo et des tables de pique-nique : c’est parfait pour s’arrêter tout en se remplissant de culture et de chaussons aux brocolis.

Un peu après, nous empruntons une alternative à la route principale qui sillonne la région mais à peine nous en réjouissons-nous qu’une bonne petite pluie se met à tomber. D’abord plutôt discrète, elle se fait ensuite assez imposante pour nous obliger à sortir notre équipement de pluie, qui hibernait au fond de nos sacoches depuis… heu… depuis l’Allemagne ? A moins que ce ne soit l’Estonie ou la Russie… Nous en étions venus à nous dire que le pantalon de pluie et les guêtres imperméables n’étaient peut-être pas des indispensables du voyage à vélo… Nous avions tort !

Et surtout, on garde le moral!

Ensuite, et comme pour confirmer cette observation déjà faîte suivant laquelle en voyage à vélo un problème ou un moment désagréable est toujours suivi par une bonne chose, nous avons droit à un magnifique arc-en-ciel total !

L’arc en ciel est tellement grand qu’on ne peut pas le prendre en entier sur une photo…
… Mais de l’autre côté, ça donne ça

Alors que le soir tombe, nous arrivons à Ikamatua, un tout petit bled, ancienne ville minière un peu désertée, où il y a heureusement de quoi loger.  Ça n’est pas exactement un camping, mais plutôt un bar/restaurant/club house/motel/camping, unique endroit animé du village et des alentours, et qui a de vrais airs de saloon. L’ambiance est posée dès le moment où nous nous arrêtons en vélo devant l’enseigne : à côté de nous, dans un 4X4, git le cadavre tout fumant d’un chamois et à l’intérieur du restaurant, où l’on pourrait presque entendre sonner les éperons, une foule joyeuse de kiwis est accoudée au bar ou juchée sur de hauts tabourets, buvant de la bière et dévorant des frites. Alors que nous sommes un peu intimidés, une barmaid très sympa nous donne les prix du camping et des logements en dur, qu’on appelle ici « cabin » (soit l’équivalent d’un bungalow), et ces derniers sont si peu chers qu’on choisit illico d’abandonner notre tente au profit d’un toit en dur et d’un bon lit. Et nous ne regrettons absolument pas notre choix quand, 10 minutes à peine après avoir pris possession des lieux, une grosse averse se met à tomber.

Une fois propres, nous ne résistons pas à l’envie d’aller nous imprégner de l’ambiance du saloon tout en nous imprégnant d’une bonne bière, pour tenter de percer les mystères de cette étrange et joyeuse foule. Tout en nous donnant des airs de cow-boys pour coller à l’ambiance, nous prenons une pinte de Speights, une brasserie kiwi bien connue et fort bonne, et une de Buck Beer, une bière de soif un peu plus flotteuse. Nous finissons aussi par craquer et commander un appétissant plat de steak frites après l’avoir vu sur les tables de nos voisins, alors même que nous avons les sacoches surchargées de victuailles et même de plats déjà cuisinés par nos soins. Pour faire bonne mesure, nous ne commandons qu’une assiette pour deux, car nous avons vu les portions proposées, et même pour des cyclistes affamés, cela fait beaucoup.

Un monsieur finit par remarquer que nous détonons dans le paysage, sans doute parce que nous sommes les seuls à peser 120 kilos à deux plutôt qu’à un, et vient nous faire la causette, avec un de ces redoutables accents du coin… Sans méchanceté aucune, nous sommes impressionnés par le gabarit des gens dans le saloon, où se côtoient chasseurs et rugbymen, et c’est la première fois depuis que nous sommes en Nouvelle-Zélande que nous voyons autant d’obèses.

Nous discutons un peu avec le monsieur, qui nous explique pourquoi le saloon est plein à craquer : le grand concours de chasse et de pêche d’Ahaura vient de se terminer. Lui-même concourrait en tant que pêcheur, mais n’a rien gagné avec une truite de pourtant plus de 10kilos. Ce concours rassemble annuellement 500 participants, répartis en plusieurs catégories – pêcheurs, chasseurs, séniors, jeunes et enfants – qui peuvent remporter des prix s’ils ramènent les plus grosses bêtes. On chasse les cerfs, les sangliers, les chamois, les lièvres et même les opossums, leurs statuts à tous de « pest » (soit une espèce non endémique, étrangère et néfaste au fragile écosystème néozélandais) facilitant voire justifiant leur massacre à grande échelle.

Et les petits minots de 0 (oui, c’est marqué zéro sur la fiche d’inscription) à 8 ans ne sont pas en reste, ils peuvent au choix pêcher la truite, l’anguille, ou chasser l’opossum, la pie ou encore la chèvre sauvage ! Après ce soir, nous ne verrons plus jamais de la même manière les petits bambins néozélandais, c’est sûr. Les marmots du saloon d’Ikamatua sont d’ailleurs bien moins casse-pieds que ceux du camping de Greymouth, d’où notre conseil aux parents : donnez-leur un fusil et faîtes les gambader toute la journée dans la montagne à dégommer des bestioles. Le soir, vos enfants seront sages comme des images !

Ne vous fiez pas à son air innocent et ses petites couettes, c’est la gagnante du concours avec la plus grosse chèvre tuée. (Source: page facebook du concours)

Alors qu’on cause avec le monsieur, originaire de Christchurch, sa femme nous rejoint et nous commande un gâteau aux « sticky dates » (dattes collantes), une grande nouveauté pour nous. Un peu à l’image du steak-frites, c’est une sacrée portion de dessert, servie dans une soupière et noyée sous la crème et la glace à la vanille. Ça n’est donc pas fort léger, mais c’est délicieux !

Nous parlons encore un peu de la question des « pest » auxquelles les kiwis semblent vouer une véritable haine, car ils n’appartiennent pas à leur île et contribuent à la détruire, raison pour laquelle il faut ne leur accorder aucune pitié, et ne pas freiner si l’on en voit une sur la route. Opossums, belettes, rats, chèvres sauvages, lapins ou encore chats sont en Nouvelle Zélande des espèces nuisibles car soit elles se font les prédateurs des vulnérables oiseaux néo-zélandais, soit, sans grands prédateurs, elles pullulent et détruisent les éco-systèmes.

Un programme national appelé « Predator Free New Zealand » (la Nouvelle-Zélande délivrée des prédateurs) vise d’ailleurs à leur éradication d’ici à 2050. On peut bien comprendre l’importance du contrôle de ces espèces étrangères qui sont une menace à une île aussi fragile que la Nouvelle-Zélande, tout en regrettant la manière dont le discours commun exonère l’Homme de toutes ses responsabilités. Pourtant, à tout bien considérer, c’est quand même lui qui chassa certaines espèces locales d’oiseaux jusqu’à leur quasi disparition, lui qui fut l’importateur de toutes les pestes, et n’est-ce pas lui encore qui contribue aujourd’hui à hypothéquer l’avenir des écosystèmes menacés en faisant toujours plus reculer la nature pour assouvir ses besoins ? Déforestation, exploitations laitières, agriculture intensive, barrages, nous les voyons progressivement grignoter le paysage.

« Ouais, alors c’est qui la peste, hein? »

Avec nos compagnons du soir nous discutons des tremblements de terre de Christchurch mais aussi du terrible attentat qui frappa les mosquées de la ville en mars, et qui semble à leurs yeux, un peu comme les pestes, la manifestation d’un mal extérieur. Puis, rejoints par une vieille dame de leurs amis, nous discutons aussi du pont de Franz Josef. La spectaculaire solution mise en place par un entrepreneur local, qui prenait les voitures dans la benne de son camion pour leur faire traverser la rivière en l’absence de pont, semble ici un objet de fierté, et son interdiction par les autorités nationales est vécue comme un abus de pouvoir ou une mesure excessivement prudente.

En résumé, nous passons une sympathique et étonnante soirée dans une Nouvelle-Zélande qui nous paraît de plus en plus complexe à cerner, tour à tour un peu « british », avec ses maisons mignonnettes et ses pelouses bien tondues au Sud, ou résolument « yankee » dans les territoires où s’est déroulée la conquête de l’or. Et il nous tarde de découvrir aussi ce que nous pensons être la troisième facette du pays, la Nouvelle-Zélande maori, mais il nous faudra pour cela attendre d’être sur l’île du Nord.

Jour 282, 22 avril, 80km, 844m de dénivelé : De Ikamatua à Marble Hill ou le jour de la montée interminable

En déjeunant dans la cuisine de notre petit motel de Ikamatua, qui s’avère être l’ancienne gare du village, nous rencontrons un autre cyclotouriste.

Comme on peut le voir sur la photo, il s’agit d’un homme courageux, osant porter un casque avec des cornes de cerf au pays des chasseurs

Phil est allemand et voyage depuis deux ans autour du monde, un peu sur notre itinéraire Europe/Asie/Océanie mais en plus complet. Il prévoit de partir bientôt pour l’Amérique Latine car depuis deux mois qu’il est là, il se lasse un peu du climat frisquet de la Nouvelle-Zélande.

Allez, on fait la course?

Nous partons ensemble, mais, à peine nos fesses posées sur nos selles, voilà Phil qui file et nous le perdons rapidement de vue. Nous le retrouverons quelques kilomètres plus loin sur le bas-côté, un pneu crevé, dans une très belle illustration de la Fable du Lièvre et de la Tortue.

Après une trentaine de kilomètres dans un ciel un peu gris, nous voilà dans la petite ville de Reefton, qui nous séduit bien par son côté très western. Comme tous les petits bleds par ici, Reefton a été construite au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, au moment de la ruée vers l’or. Elle a vécu et prospéré notamment autour de ses mines d’or, mais conserve aujourd’hui encore un aspect prospère, et quelques activités d’orpaillage.  La petite ville d’un millier d’habitants s’enorgueillit aussi d’être la première de l’hémisphère Sud a avoir disposé d’un éclairage public électrique.

Après Reefton, nous voici sur une nouvelle route, qui, pour n’être pas excessivement empruntée, n’en est pas beaucoup plus agréable, car constituée d’un cruel et interminable faux-plat. Nous progressons donc lentement sous un ciel couvert, et avec cette désagréable impression de coller au goudron alors que la route semble plate. Les paysages pour l’instant nous laissent relativement indifférents ; il faut dire qu’après les magnifiques panoramas que l’on a vus depuis le début de notre voyage au pays des kiwis, on devient un peu difficiles. Ils sont beau, mais sans plus, et pour la première fois dans cette Nouvelle-Zélande habituellement si propre, nous découvrons des déchets sur les bas-côtés.

Sur l’heure du midi, les choses redeviennent agréables : le soleil est sorti et rayonne dans un beau ciel bleu, et nous nous trouvons un agréable coin pour pique-niquer, dans un emplacement du DOC (le Department of Conservation, l’équivalent d’un ministère du tourisme et de l’environnement) en contre-bas d’un très étroit pont suspendu.

Mais à peine nos délicieux friands avalés et nos carottes dévorées, il nous faut déjà repartir et nous relancer dans cet interminable faux plat ascendant, parfois interrompu par une montée un peu plus franche. Nous pestons beaucoup contre les véhicules qui se révèlent incapables de nous accorder un mètre cinquante d’espace quand ils nous doublent ou à ralentir un minimum pour nous dépasser, mais nous arrivons sans dommages à notre col.

Ce dernier, situé au cœur d’une dense forêt, ne nous donne aucun point de vue à admirer et nous ne perdons pas de temps à nous lancer dans la descente, car il se fait déjà tard. Nous glissons donc vers Spring Junction, un petit bled qui, comme son nom l’indique, marque la jonction entre différentes sources et surtout entre deux routes. Nous le dépassons pour faire les 5km de plus qui nous mènent à un très joli camping du DOC situé dans une vallée forestière agréablement ouverte. Nous montons la tente dans les dernières lueurs du jour, puis, frigorifiés, mangeons notre petite purée de pois cassés/saucisse dans la tente, recouverts de notre couverture. Les journées sont chaudes et ensoleillés, mais les soirées rudement fraîches !

Heureusement, on a la technique « Toutankamon » pour se protéger du froid sous la tente

Jour 283, 23 avril, 84km et 754m de dénivelé : De Marble Hill à Murchison ou le jour de l’alternative de l’enfer

Aujourd’hui le beau ciel sans nuages que nous découvrons en sortant de notre tente nous met dans une excellente humeur, tout comme le décor magnifique dans lequel nous nous trouvons et le programme de la journée.

C’en est fini des « highways » (l’équivalent de nos routes nationales) dangereuses et sans bas-côtés, nous prenons les petites routes, et notre GPS Osmand nous annonce une petite journée avec seulement 300m de dénivelé – ce qui est quand même un peu curieux dans un coin montagneux.

Nous pédalons donc encore un peu sur le goudron pour revenir vers Spring Junction puis quelques kilomètres plus loin, voici notre alternative et sa « gravel road » (route de graviers). Cependant, nous nous apercevons vite que notre GPS, Osmand, nous a raconté des fariboles ! N’arrivant pas à calculer le dénivelé des gravel roads, il a simplement décidé de ne pas les prendre en compte dans son calcul du dénivelé total de la journée. Or les gravel roads sont tout sauf plates, et les grimper n’en est rendu que plus difficile par l’accumulation des graviers humides dans lequel nos roues parfois glissent et parfois s’enfoncent.

Pourtant, au début, nous sommes positifs : au moins sur cette piste, même si elle monte et elle descend constamment, nous sommes tranquilles, nous pouvons à nouveau nous détendre et écouter le chant des oiseaux. Après la forêt, nous traversons une très jolie et très tranquille vallée, où les spots de bivouac sont foison, ce qui nous rassure pour le soir, car le prochain camping, à Murchison, étant loin, nous nous réservons la possibilité de faire du camping sauvage.

Nous reprenons une route goudronnée pour quelques kilomètres, endossant à nouveau notre gilet jaune, pour ne donner aucune excuse aux automobilistes et camionneurs pour nous frôler les rétros, puis nous revoilà sur une piste de graviers.

Alors que nous avons à peine parcouru cinq cent mètres, un grand panneau jaune nous prévient que la route est difficile, tenant à peu près ce discours : « faîtes attention, à partir de maintenant, y’a trois kilomètres jusqu’au col et six ruisseaux à traverser, il vaut mieux être en 4X4 ». Nous nous interrogeons un peu sur l’avertissement, puis haussons les épaules « oh ben comme ça on sera tranquilles, et de toutes façons, il nous reste à peine 150m de dénivelé à faire » nous disons-nous, nous qui, bêtes à manger du foin et crédules comme pas un, n’avons pas encore compris que ce traître d’Osmand ne sait plus calculer les dénivelés et nous donne des indications fantasques.

Et qui c’est qui doit pousser son vélo?
Avec beaucoup de bonne humeur

Nous découvrons l’étendue de notre erreur au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans une forêt sombre, dense et humide, sur une petite route glissante qui grimpe fort jusqu’au col de Maruia. Nous trouvons quand même moyen de positiver : les rivières à passer sont en fait de petits ruisseaux qu’on franchit très bien à vélo même si cela secoue, et il n’y a pas un seul véhicule pendant plusieurs heures. Il faut dire que, passé une ou deux fermes tout au début de la route, il n’y a ensuite pas âme qui vive. Reflet d’une telle tranquillité, lors d’une pause, un joli petit oiseau noir vient longuement nous observer, nous et nos vélos, sautillant à un mètre de nous à peine, curieux, calme, presque amical.

Le col de Maruia passé, nous pensons pouvoir profiter d’une longue descente, mais non, la route de gravier continue à monter et descendre constamment, nous imposants de conséquents efforts, qui finissent par nous épuiser, nous énerver, et même réveiller mes douleurs aux genoux.

Le soir arrive vite et il est l’heure de songer à bivouaquer mais, « hilarant » coup du sort, alors qu’on trouvait des bivouacs à foison quelques heures plus tôt, il n’y a plus rien où planter discrètement notre tente à présent. Après les sombres boyaux de la forêt, les pâturages pour vaches laitières ont fait leur retour, et aux eux, les barrières et les clôtures. Des fermes isolées ont poussé ça et là, et après quelques échecs pour se trouver un coin correct pour camper, nous finissons par décider de rallier Murchison, à vingt-cinq kilomètres environ. Même si nous sommes fatigués et que le soir est presque tombé, la perspective d’une douche chaude nous remotive.

Nous repartons de plus belle pour profiter des dernières lueurs du jour sur un chemin boueux, quand, second « hilarant » coup du sort, un problème mécanique sur mon vélo nous oblige à nous arrêter. Mon pédalier, probablement à la suite d’un choc avec une pierre quand nous traversions les ruisseaux, s’est entièrement dévissé et est désormais totalement bloqué, m’empêchant de pédaler.

C’est embêtant d’être bloqués sur cette petite route de montagne in the middle of nowhere alors qu’il fait maintenant complètement nuit et froid, d’autant plus embêtant que nous avons beau triturer le vélo dans tous les sens, le pédalier reste résolument bloqué. Alors qu’on commence à envisager de marcher jusqu’à Murchison (qui est toujours à plus de 20km) ou de camper dans le bas côté de la route si l’on en trouve un assez large, nous apercevons une voiture(la troisième que nous voyons en plusieurs heures) qui s’arrête à notre niveau.

Très serviable, le conducteur du 4X4 propose de nous aider quand nous lui racontons notre histoire. Cependant, à peine avons-nous trituré un peu le vélo pour faire la démonstration de notre problème que nos manipulations finissent par débloquer le pédalier, résolvant ainsi le fameux problème. « Vous n’étiez pas là depuis trop longtemps, j’espère ? » nous demande alors notre presque sauveur, qui n’ose pas se moquer de nous ouvertement mais aura sans doute une bonne histoire à raconter aux copains sur les deux idiots à vélo qu’il a croisés de nuit dans la montagne.

Comme il y a beaucoup de textes et pas beaucoup d’images, je me suis permis de vous proposer un petit photo montage hommage aux plus beaux gagnants du concours de chasse et pèche d’Ahaura:

C’est dans une nuit bien noire car sans lune que nous remontons sur nos vélos pour faire nos derniers kilomètres à la lueur des étoiles, des dynamos et des frontales. Grâce, peut-être, au fait que l’on n’y voie pas grand-chose, les dernières montées passent plutôt bien, et nous voilà bientôt sortis de la forêt. Nous rejoignons une vallée et une route goudronnée, et nous devinons, grâce aux fenêtres éclairées, que les habitations se font de plus en plus nombreuses. Nos derniers kilomètres, sous un beau ciel étoilé qui nous inspire mille questions, passent très vite. Il n’y a heureusement aucun véhicule pour nous doubler, puisque nous venons de nulle part, et les seuls êtres vivants que nous croisons sont de pressés petits hérissons, qui galopent dans la lueur de nos phares. Eloignez-vous de la route, petits idiots !

Nous arrivons enfin à Murchison, et nous nous arrêtons au premier camping que nous apercevons,  qui n’est malheureusement pas celui que nous avions repéré et qui avait l’air très bien. Mais celui-là a l’avantage d’être sous notre nez, avec une réceptionniste sympa qui, nous prenant en pitié, nous refile même un peu d’internet gratuit. Bilan des courses, au lieu d’une petite journée à 300 mètres de dénivelé, nous voilà avec un total de 80km sur de la gravel road, ce qui doit bien équivaloir à un beau 120km sur goudron… Pas une étape des plus reposantes donc, et pour la première fois pédaler en Nouvelle-Zélande nous déçoit un peu, quand le pays ne nous laisse le choix qu’entre des axes routiers dangereux ou des pistes alternatives épuisantes. Ah, c’était mieux quand le pont de Franz Josef était écroulé !

Jour 284, mercredi 24 avril, 35km et 579m de dénivelé : De Murchison au Lac Rotorua, la montée dans la montagne

Aujourd’hui nous sommes un peu fatigués de nos aventures nocturnes de la veille, alors nous prenons notre temps dans le petit camping de Murchison, où nous sommes la seule tente parmi une petite armée de camping-cars remplis de familles néozélandaises et chinoises.

Il y a un mini parc animalier avec des bêtes bizarres, auxquels on peut donner nos épluchures: un wallaby
Qui aime beaucoup la peau de banane (pour ses vertus aphrodisiaques apparemment)
Et un émeu presque aussi ému que le kangourou

Nous profitons de la salle commune pour faire un peu nos devoirs d’écriture tout en attendant que le soleil se lève et disperse l’épaisse brume qui voile le ciel. Celle-ci est si tenace qu’elle ne commence à disparaître que vers treize heures, heure à laquelle nous aussi décidons de disparaître.

La mignonne église de Murchison

Lors d’un arrêt au supermarché du coin, nous rencontrons un VTTiste australien qui fait un petit tour sur l’île du Sud. Il a le même problème que nous après avoir fait les courses : il est trop chargé, et ne sait pas où mettre ses affaires. Il nous propose son avoine, mais nous déclinons car nous aussi sommes pleins à craquer, et découvrons avec stupeur qu’il a une recette infaillible pour résoudre son problème de sur-chargement. C’est hop, tout à la poubelle ! Pour nous les Caradoc et Perceval du voyage à vélo, les pourfendeurs du zéro gâchis, c’est un double crime, jeter de la nourriture et faire du déchet avec ce qui n’est pas du déchet ! Nous, on trouve toujours une solution : il suffit de mettre le yaourt dans la sacoche hygiène, la bière dans la sacoche habits, et d’attacher les gâteaux à la selle de Victor (ce qui motive à le suivre). Simple.

Ensuite, nous partons pour le lac de Rotoroa, à la fois proche et lointain, car il n’y a que 30 petits kilomètres mais ils se font presque en intégralité sur une gravel road fort pentue, « steep » comme on dit ici. Mais c’est ça ou la highway, alors nous choisissons « ça », et, à peine sortis de la jolie et tranquille petite ville de Murchison, nous voilà qui grimpons dans la montagne.

Une sympathique et originale boîte aux lettres

Et alors que nous craignions de sacrées pentes qui nous obligeraient à pousser les vélos, nous qui avons déjà les pattes un peu cassées par nos journées de la veille et de l’avant-veille, tout se passe plutôt bien. Ça monte certes, mais ça monte tout doucement, presque tendrement, dans une vallée puis dans une forêt humide. Le seul bémol, c’est le soleil. Il est tellement rasant en cette saison, qu’à trois heures à peine de l’après-midi, il a déjà disparu derrière les montagnes. Or, jour après jour, c’est quand même lui qui nous réchauffe et qui égaille les paysages. Mon fidèle destrier, Wolfgang, dont le pédalier n’est pas bien réparé, fait aussi des siennes, se dévissant au fur et à mesure des coups de pédale et nous obligeant à un arrêt tous les dix kilomètres afin de le remettre en place.

Alors que notre progression est lente et sûre depuis notre départ de Murchison, elle se heurte à une brusque inclinaison de la piste quelques kilomètres avant le col. Il faut alors redoubler d’effort pour grimper la gravel road devenue à la fois relativement sombre et humide, et même pousser un peu dans les derniers mètres avant le col. Et enfin, hourra, celui-ci est passé !

Comme il fait désormais nuit noire, nous redescendons prudemment la pente abrupte qui se trouve de l’autre côté du col, et, secoués par les cahots, nous pouvons à peine regarder le beau ciel étoilé. Après quelques kilomètres, youppi, nous voilà au lac, enfin, paraît-il, car on n’y voit absolument rien… Nous trouvons quand même le camping du DOC, qui, même de nuit ne vend pas du rêve, et découvrons avec surprise qu’il est presque complet et qu’il y a des tentes, deux choses relativement inhabituelles. Après avoir monté la notre, je me réfugie sous la couette pour grelotter au chaud, tandis que Victor affronte courageusement le froid pour réaliser un bon plat de pâtes aux poireaux et au bleu (sa grande spécialité). Nous mangeons à l’abri puis nous dormons, ou plutôt, nous essayons de le faire, épisodiquement réveillés par un groupe d’américaines un peu gourdes mais perspicaces qui s’écrient chacune leur tour dès qu’elles sortent de leur van : « oh my god, it’s so dark ! » (qu’on peut traduire par : « oh mon dieu, mais il fait tout noir, c’est dingue, j’avais jamais remarqué ça avant, sapristi! »). Oui mesdames, la nuit est noire et pleine de terreurs, mais ce n’est pas une raison pour nous empêcher de dormir !

Jour 285, jeudi 25 avril, 65km 422m de dénivelé : du lac de Rotorua au petit village de Tapawera

Cette nuit vers minuit (quand sortaient les notaires de l’auberge des Trois Faisans), alors que cela fait déjà plusieurs heures que l’on dort bien emballés dans nos sacs de couchages, nous sommes réveillés par un 4X4 qui fait un dérapage pas bien loin de nos pauvres têtes, puis par les deux personnes non identifiées qui en sortent et passent en riant comme des baleines. Étrange, nous disons-nous sur le coup, avant de retourner dans les bras de Morphée.

Le lendemain matin, notre pauvre voisine de tente, une jeune française qui commence un petit trip en VTT, nous apprend qu’en fait les deux abrutis du 4X4 – apparemment alcoolisés puisqu’elle les a entendus ouvrir une bouteille de bière avant de commettre leur méfait – se sont arrêtés pour secouer violemment sa tente, avant de s’enfuir en courant… Julianne, puisque c’est son nom, en a bien mal dormi ! Elle nous fait un peu de peine car, pour un premier tour à vélo, elle voyage si léger qu’elle a à peine de quoi manger. En bons Caradoc et Perceval du voyage à vélo, nous la dépannons donc de quelques fruits et d’une barre pour les 30km qu’elle a à faire jusqu’à Murchison : pédaler sans prévoir de quoi se restaurer toutes les heures, quelle hérésie !

Nous sommes encore les derniers du camping à décoller mais aujourd’hui ça n’est pas bien grave, car nous avons enfin une petite étape : une soixantaine de kilomètres, et 400 ridicules petits mètres de dénivelé ; « a piece of cake » comme on dirait ici.

Après quelques minutes passées à admirer le joli lac de Rotoroa et ses cygnes noirs, nous voilà prenant la direction de Tapawera. Cela commence bien avec un grand soleil et une petite route, puis se gâte ensuite quand nous devons rejoindre la highway pour une dizaine de kilomètres. En ce moment, les routes ont toutes les excuses pour être chargées : ce sont les vacances kiwis, mais aussi un jour férié, celui d’Anzac Day, pour rendre hommage aux morts de la première Guerre Mondiale. Comme il n’y a pas de bas-côté pour les vélos sur ce genre de route qui serpente dans la montagne, c’est un peu dangereux d’y pédaler, et c’est aussi hautement désagréable. Malheureusement, il n’y a pas d’autre alternative, alors nous revêtons le maillot jaune et enfonçons la tête dans le guidon, résolus à parcourir le plus vite possible ces quelques kilomètres.

A l’occasion d’une petite pause, nous sommes accostés par un gentil kiwi qui pédale dans la direction opposée et qui nous donne des informations sur notre itinéraire, puisqu’il vient de le parcourir. Il indique qu’il nous faut subir encore un peu la highway, mais qu’après, ce n’est que du bonheur, avec des routes de gravier très tranquilles et beaucoup plus de descentes que de montées. Il nous indique aussi qu’il y a un camping très sympa près de notre point de chute, alors que nous pensions devoir chercher un coin pour bivouaquer.

Tout ragaillardis par ces informations, nous reprenons notre route et même la circulation sur la highway semble se calmer, le bas-côté s’élargit, les pentes s’attendrissent. En deux temps et trois mouvements, nous voilà donc sur une magnifique petite route de terre qui, soit monte tendrement dans de jolis paysages verdoyant, soit descend doucement entre forêts et prairies.

Nous trouvons un endroit parfait pour pique-niquer, sous le soleil et dans un calme olympien, seulement troublé par le pépiement des oiseaux. Ensuite, il suffit à nouveau de se laisser glisser et, à un moment donné, nous retrouvons même du goudron. Nous voyons moins de vaches que les jours précédents, mais plus de moutons, et oh, subitement, voilà de drôles de moutons à long cous !

Ce sont des alpacas, et vu la violence avec laquelle ils se battent entre eux, nous ne les verrons jamais plus comme de jolies petites peluches.

Très agressifs, ils se ruent les uns sur les ordres, à grands renforts de glapissements, grognements, se mordant et se donnant de violents coup de cous!

Sur une agréable petite route, nous avançons à une furieuse vitesse dans un paysage joliment vallonné, et voyons nos premiers champs cultivés, des plantations de houblon, alors que jusqu’ici les activités de l’homme visibles dans le paysage s’étaient limitées à l’élevage de vaches et de moutons. La campagne est calme mais se peuple de plus en plus de jolis petits cottages qui ont parfois l’air de résidence secondaires, et c’est vrai qu’on se voit bien couler des jours heureux dans les coins. Tout semble idyllique, à l’exception peut-être des coups de feu que l’on entend régulièrement résonner depuis les bois qui bordent la route !

Et puis nous voilà à Tapawera où l’on trouve en effet ce petit camping très calme et tout mignon promis par notre cycliste rencontré le matin, tenu par un couple de cinquantenaires. Dans la confortable cuisine collective, nous dînons tout en discutant avec un charmant couple de kiwis retraités et un cycliste allemand vivant à Wellington. Comme d’habitude en Nouvelle-Zélande, on ne croise jamais les autres campeurs sans entrer en contact avec eux, surtout avec les kiwis qui sont toujours curieux, amicaux et très accessibles. C’est peut-être parce que les vélos attirent l’attention et la sympathie, mais il se passe rarement une journée sans que nous ne discutions avec plusieurs interlocuteurs (aujourd’hui : nos camarades campeurs, le cycliste de la matinée, mais aussi un couple sur une aire d’arrêt de la highway). Les contacts entre des gens qui ne se connaissent pas nous semblent plus aisés qu’en France ; l’année dernière quand nous avions pédalé de Strasbourg à Limoges pendant deux semaines, nous avions rencontré bien moins de monde qu’en quelques jours en Nouvelle-Zélande.

Jour 286, vendredi 26 avril, 66km, 347m de dénivelé : de Tapawera à Kairekireki, de retour sur la côte !

A Tapawera, la nuit est calme ; on s’endort avec le meuglement des vaches et on se réveille avec le pépiement des oiseaux. Nous prenons un peu notre temps dans la tente puis dans la sympathique cuisine du camping, en attendant que le soleil soit bien sorti, et puis hop, nous voilà sur les vélos, en direction de la côte, et de la petite station balnéaire de Kaiteriteri, que Victor ne parvient jamais à prononcer correctement quand on lui demande notre destination. (Alors que pourtant il y a un moyen mnémotechnique simple : « (ça) caille, Thierry Thierry (prend ton écharpe) »)

Il fait un temps si magnifique aujourd’hui que nous sommes tout surpris : c’est quand même rare pour un mois d’automne, d’être en tee-shirt à 10h du matin. La propriétaire du camping nous explique que ce n’est pas toujours le cas, tout en précisant quand même que Tapawera bénéficie d’un micro-climat très favorable ; « we are living in a beautiful part of the world » conclut-elle (« nous vivons dans une magnifique partie du monde »).

 

Nous découvrons qu’elle a bien raison à peine sortis de son camping, en admirant de jolis paysages vallonnés remplis à ras-bord de moutons et de champs de houblon.

Notre journée passe très vite et nous filons à une superbe allure, grâce au nombre limité de montées, qui ne sont pas abruptes et ne durent pas longtemps, et nous serions allés vraiment vite si Victor, en admiration devant le paysage, n’avait pas voulu s’arrêter toutes les cinq minutes pour prendre des photos.

On n’en oublie presque que ça monte tellement c’est joli
Et voilà ce que ça fait de devoir attendre pendant que l’autre prend 10 000 photos

Pour notre pause du midi, nous trouvons un bel espace vert et ombragé, un peu en contrebas de la route, dont l’accès est condamné pour cause de risque d’incendie (ce qui est un peu étrange pour la saison). Comme à vélo on passe partout, contrairement aux voitures et camping-cars, nous pouvons profiter bien tranquillement de ce joli et tranquille coin de nature en bordure de rivière.

Depuis quelques temps, les paysages ont changé, les montagnes se font plus pelées, plus rondes, plus habitées et plus cultivées. Au fil de notre route, qui est agréablement calme et la plupart du temps en légère descente, nous voyons ainsi de grandes exploitations de houblon, de pommes ou encore de kiwis (pas les gens, les fruits). Nous en profitons d’ailleurs pour faire notre marché : tout au long de la route, les producteurs ont installé leurs étals, sur lesquels on se sert soi-même, en glissant la somme due dans une « honesty box » (une boîte d’honnêteté), en l’absence d’un vendeur. Tout semble se vendre ainsi sur la route, les pommes, les patates douces (une variété locale très sucrée qui s’appelle kumara en maori) ou les kiwis, le miel, mais aussi le crottin de cheval ou de mouton.

En fin de journée, nous voilà au bord de la mer de Tasman, et elle ne ressemble plus tellement à ce que nous avions vu de la West Coast jusqu’ici. Déjà, il y a des gens, ce qui est une donnée nouvelle pour nous, et la marée a laissé derrière elle une longue étendue de sable fin, alors que les plages de la West Coast étaient plutôt recouvertes de galets.

Nos derniers kilomètres sont un peu cruels pour nos cuisses fatiguées, puisqu’ils rassemblent à eux seuls un bon gros tiers du dénivelé de la journée mais ensuite, nous voilà à Kaiteriteri et son camping. Nous découvrons avec une joie tout à fait modérée, que, vacances de Pâques obligent, le camping est rempli d’enfants tout excités mais, faute d’alternative, nous décidons d’y faire quand même notre courte pause. Après six jours de voyage avec des journées plutôt ardues, nous avons en effet bien besoin de repos, et en plus, demain, il pleut !

Nous ne nous attarderons cependant pas à Kaiteriteri, et repousserons à plus tard notre exploration du Parc National d’Abel Tasman, afin de proresser rapidement, la semaine prochaine, vers les villes de Nelson puis de Wellington, terme de notre épopée cycliste en Nouvelle-Zélande.

5 réflexions au sujet de « Jours 279 à 286 : De la West Coast au Parc National d’Abel Tasman, voyage à travers les terres néo-zélandaises »

  1. Vous avez trop la classe les loulous

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  2. Merci pour ce voyage sur l’ile du sud qui donne bien envie de refaire le périple… en camping-car ( c’est le bénéfice du grand age et de la retraite)
    Superbes photos qui me rassure sur le climat car je craignais beaucoup plus de pluie !
    Bon courage pour le suite

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  3. N’importe quoi ces alpagas agressifs ! J’ai ai vu pas mal au Pérou et en Bolivie et ils avaient juste l’air niais. Vous cherchez à décrédibiliser ces doux animaux c’est ça? Mais que vous ont-ils fait enfin?!

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    1. Peut-être est-ce le climat néo-zélandais qui les rend fous, mais ce sont des monstres Juf, des monstres!!!

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