Après une semaine à Pékin et sur la Grande Muraille, il est temps pour nous de reprendre la route et de progresser vers le Sud de la Chine, à la suite de nos vélos partis devant tout seuls comme des grands. Notre prochaine grosse étape est la grande ville de Xi’an (prononcez Chi-anne) dans le Shaanxi (prononcez comme vous voulez) mais nous décidons de nous arrêter à mi-chemin dans la petite ville de Pingyao, sur les conseils d’une amie strasbourgeoise, Joana, qui a vécu en Chine.
Nous prenons donc un train de nuit depuis Pékin jusqu’à Pingyao, où nous arrivons dans la matinée.
Pingyao est une ville réputée pour ses hauts remparts et les ruelles qu’ils ceignent, le tout étant très bien conservé. Ceci lui vaut une inscription au patrimoine de l’UNESCO ainsi que nombre d’éloges sur la beauté du site dans les guides touristiques et blogs de voyage.
Et c’est vrai qu’ils sont beaux ces remparts, massifs, hauts, inexpugnables. Pourtant, nous avons hésité à titrer cet article « Pingyao ou la terrible et infâme trahison de Joana » … Et pourquoi ? Parce que sur le papier oui, peut-être que c’est bien joli une ancienne cité toute préservée, mais dans la réalité ça veut dire encore des hordes et des hordes de touristes, les mêmes auxquels nous tentions d’échapper en quittant Pékin. Et qui dit tourisme dit aménagements touristiques, boutiques de souvenirs à perte de vue et envols des prix.
Devant les tarifs élevés des billets d’entrée, nous renonçons à grimper sur les remparts, qui ne sont pas complets, et faisons le tour à pied. Puis nous découvrons un centre-ville joli mais qui nous paraît manquer d’authenticité : les rues principales sont toutes refaites, ce qui accentue la sensation d’évoluer dans un décor de carton-pâte, et elles alignent des ribambelles de restaurants et de boutiques toutes identiques.
Nous sommes donc plutôt déçus, et les deux jours que nous avons décidés de consacrer à la découverte de Pingyao nous paraissent un peu longs, nous qui cherchions à fuir les sentiers battus. Mais évidemment, nous n’en voulons pas à Joana (on rigolait Jojo), nous nous doutons bien, vu l’aspect neuf des ruelles de la cité fortifiée, que Pingyao a dû bien changer en 10 ans ! On lit d’ailleurs quelque part qu’elle ne figurait pas sur les radars touristiques avant les années 1990, malgré ses gros remparts bien préservés.
De plus, il suffit de marcher un peu et de s’éloigner des artères principales pour découvrir des ruelles, cours et maisons plus naturelles mais parfois bien délabrées. Elles contrastent beaucoup avec les façades touristiques mais donnent une meilleure idée de ce à quoi ressemblait cette ville par le passé.
Nous nous occupons en marchant beaucoup pour les explorer, en observant les étals d’une nourriture fort exotique, ou la diversité des moyens de locomotion chinois.
Pour ma part, je cède à l’envie d’un massage chinois pieds et dos proposé par quantité de boutiques, dont on voit les clients confortablement installés à travers les vitrines. Après tout nous avons le temps, et il me semble bien mérité avec toute la marche que nous faisons… Je voudrais pouvoir dire que c’était bien, mais la masseuse m’ayant mis KO dès le premier round, je n’ai qu’un souvenir flou de ce que je décrirai comme un match de catch. A en juger par l’attitude décontractée des autres clients du salon alors que, comme moi, ils se font pincer et taper dessus, il faut une certaine habitude pour endurer apprécier les massages à la chinoise et en ressortir relaxé.
Pour conclure nous ne sommes pas absolument emballés par Pingyao malgré ses beaux remparts et ses ruelles « d’époque », dans cette ville certainement moins préservée que partiellement retapée. Une demi-journée ou un journée aurait suffit, au lieu de deux, et nous sommes contents de reprendre notre route vers Xi’an, ville elle aussi dotée d’une impressionnante muraille d’enceinte.
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